Culture

L'histoire du Skateboard

Le skateboard est incontournable au quotidien. Dans les rues, sur nos écrans, dans nos vies, ses roulettes ont influencés jusqu’à notre manière de nous habiller. De jouet pour enfants des quartiers pauvres à discipline olympique, voici l’histoire folle d’une planche à roulettes qui marque son empreinte dans la pop culture.

Années 50-60 : Apparition et démocratisation du skate

Dans les années 30, des enfants jouent avec des « patinettes », planches à roulettes fabriquées de bric et de broc, dans des quartiers modestes états-uniens. Sur les plages, en Californie, la grande mode des années 50 est au surf. Quand la météo ne le permet pas, les surfeurs commencent à s’entrainer sur des planches à roulettes., appelées « roll surf » C’est la naissance du sidewalk surfboard !

En 1956, l’entreprise Humco commercialise les premiers skateboards industriels. Le skateboard, composé de bois et de roulettes en métal, devient disponible partout. L’engouement est immédiat. La première compétition de skateboard a lieu en Californie en 1963. Cette même année, le skate part à la conquête de l’Europe. Deux ans plus tard, les premières compétitions françaises ont lieu !

70's

Skaters

Photographie de Hugh Holland

A partir de 1965, tout se bouscule ! Les petits comme les grands s’arrachent cette tendance et les innovations se multiplient. Larry Stevensson invente le « kicktail » en 1969, une modification de la planche ouvrant la voie à de nombreuses possibilités de figures. Le skateboard intrigue aussi l’industrie du textile, qui voit dans ce sport l’émergence d’une tendance vestimentaire adaptée à la pratique sportive. Van’s se lance en 1966, créant des baskets spécialement pour les skaters, suivi de près par Converse. La culture skate est lancée.

En 1976

Sidewalk surfer

Photographie de Hugh Holland à Huntington Beach

Années 70-80 : Déclin et spécialisation de la discipline

Après son essor fulgurant des années 60, le skateboard passe de mode dans les années 70. Le public trouve ce sport trop difficile et s’en désintéresse. Cependant les passionnés s’accrochent et les améliorations du skate se multiplient. 

En 1973 le californien Frank Nasworthy créé la roue en polyuréthane (ou Uréthane). Cette roue, faite de plastique et non plus de métal révolutionne le skate. Elle absorbe les vibrations, améliore l’adhérence et la maniabilité de la planche. En parallèle les trucks orientables sont commercialisés  par Bennett et Tracker. Le skateboard moderne était né. Les pratiques du skate se diversifient et se spécialisent. Après le sidewalk surfboard, le slalom, le downhill (descente) et les sauts se développent. Le « Ollie », est créé en 1978 par Alan Gelfand, suivi en 81 par le « ollie flat » (sur plat). Les premiers skateparks font leur apparition aux quatre coins de l’Amérique et de l’Europe. Le skate est reconnu comme un sport par le Ministère Français des Sports en 1974, et 27 skateparks sont créés de 1974 à 1978. Malgré ces différentes évolutions, la pratique du skate se rapproche de la culture underground. Il est pratiqué en petits groupes confidentiels à travers les villes. L’industrie généraliste du skate s’effondre et les petites entreprises spécialisées se développent. 

Le skate sur rampe avait pris de l’essor début 70’s avec des skaters emblématiques tels que Colin McKay et Tony Hawk, mais la tendance est très vite dépassée par le street. Ses atouts ? Pas besoin de se bricoler une rampe, la rue en elle-même est un terrain de jeu !

En 1973

Frank Nasworthy, californien créé la roue en polyuréthane.

Nasworthy a déménagé dans le sud de la Californie en 1971 pour surfer et a remarqué que les enfants essayaient de faire de la planche à roulettes lorsque le surf était en baisse. Il a investi 700 dollars, qu'il avait accumulés en travaillant dans un restaurant, et a formé la Cadillac Wheels Company (en raison de leur conduite en douceur).

En 1978

Skatepark de Lorient

Le Skatepark de Lorient en 1978

Bruno Rouland : interview exclusive 2009

Parles-nous un peu de Lorient. On a peu de témoignages sur cet équipement…
Oh putain, Lorient ! (Rires) J’y allais avec le club de Rouen pendant les vacances. Le skatepark n’était plus en activité, les propriétaires le réouvraient exprès pour nous !

C’était en quelle année ?
En 1980.

Vous aviez le park pour vous seuls ?
Oui. On payait nos entrées à la proprio qui était dans un petite cabine à l’entrée et on avait tout le park à notre disposition ! C’est notre entraîneur Bruno Bouchez qui nous avait trouvé le plan. Il avait réussi à trouver l’adresse, avait fait le courrier pour demander si c’était possible de venir avec le club et voilà l’affaire conclue…

Te souviens-tu de la rampe en béton avec l’extension en plexi ?
C’était une rampe de ouf ! Lorsque j’étais au pied, j’avais l’impression d’un truc qui faisait quinze mètres de haut ! C’était démesuré, une échelle de géant pour nous ! Je commençais tout juste à faire un peu de rampe.
La première fois que j’en avais fait, c’était à Rouen en 1978, lors d’une démonstration sur une rampe démontable avec les frères Almuzara qui étaient des stars à l’époque. La rampe était sur une remorque, elle faisait genre 4m de haut pour à peine 3m de large !
Plus tard, j’en avais aussi fait championnat de France à Tignes, en 1979.

Sur la rampe Lacadur ?
Je ne me souviens pas du nom de la rampe à Tignes. Mais par contre j’ai eu une board de slalom et des roues LACADUR. On avait un slogan : “LACADUR pourvu que ça dure !!! “

La rampe de Lorient était la plus grande que tu voyais ?
C’était plus haut que le half-pipe de Béton ?
Ah ouais ! Il y avait beaucoup plus de vert ! Je me souviens de m‘être hissé derrière la rampe, debout, bras tendus, la plaque de plexi faisait toute ma hauteur ! Le rayon était monstrueux. Ce qui la rendait encore plus difficile à skater, c’était une jointure entre le béton et le plexi à la verticale… Fallait vraiment faire très attention pour ne pas bloquer ses roues dedans ! Ceci dit, la première année où on est venu, on n’arrivait pas à la plaque ! (Rires) Toucher le plexi, c’était un exploit, on sortait le champagne ! (Rires) En plus, je venais de me défoncer un coude en ski, aux Deux-Alpes, contre le seul arbre qu’il y avait sur la piste. Je ne pouvais pas vraiment skater à fond.

À côté de la rampe, le reste du park était beaucoup plus tranquille…
Oui. Après avoir franchi l’entrée, il y avait une allée qui montait vers la maison des proprios, avec des banks arrondis, le long du chemin. La grande rampe était sur la gauche à l’entrée. Dans le park, il y avait une grande vague un peu dans le style de la Villette, très arrondie. Et pour finir, il y avait le fameux bowl, énorme, dans lequel j’ai appris mes premiers inverts !

Tu ne les as pas appris sur une rampe ?
Et non ! Ce bowl n’était pourtant pas le terrain le plus facile ! Il était très flat avec un rayon elliptique. La verticale arrivait d’un coup !
Dans le park, la proprio avait aussi installé un petit coin magasin dans sa cabane. Elle avait encore tout un stock de pivots par exemple !

Vous étiez ses seuls clients !
Ouais ! On est revenu trois années à la suite, de 1980 à 1983. Elle nous ouvrait le park et nous y passions une semaine seuls. On logeait à l’auberge de jeunesse, à une demi-heure de marche du park. Je garde de sacrés souvenirs de ces séjours à Lorient… D’ailleurs, j’ai levé ma première gonzesse à l’auberge de jeunesse ! (Rires) Des Anglaises étaient arrivées un soir et avec un pote, nous étions allés dans leur dortoir ! On avait fait carnage ! (Rires)

Source: http://www.endlesslines.free.fr/ghost/ghostpages/ghostrouland1.htm#
En 1978

Skatepark de Lorient

Rampe en béton avec l’extension en plexiglass

Années 90-2000 : Regain d’intérêt et de popularité

À l’aube du 21 siècle, le skate s’ancre profondément dans la culture populaire et devient un phénomène global. En 1995, la création des X Games médiatise internationalement le skateboard  et ses disciplines. Dans cette compétition bi-annuelle de sports extrêmes, le skate est présent sur  des épreuves phares avec de la Vert et du Street. Le skate devient un sport de plus en plus technique. De nouveaux tricks apparaissent en masse, se propageant de skatepark en skatepark et par les magazines spécialisés. Le skate et sa culture se démocratise et se retrouve à la télé, dans les boutiques spécialisées, et la construction de skateparks reprend. Avec l’arrivée d’internet les échanges de techniques et les discussions autour du matériel s’intensifient. Le skateboard, auparavant destiné aux classes aisées à modestes, devient  accessible à tous. La culture skate s’infiltre dans la mode. Le nombre de commerces spécialisés explose, le streetwear s’empare de la tendance et les codes vestimentaires propres aux skateurs. Les partenariats entre skateurs professionnels et marques se multiplient. 

Années 2010 : un sport présent partout

Début 2010, la culture blog fait son grand boom. Des communautés numériques se construisent  et deviennent des lieux d’échanges très actifs. En ligne, les blogs et forums fleurissent, les conseils abondent et les vidéos de passionnés foisonnent. 

Depuis 2016, le skateboard a reçu la consécration ultime de tous les sports. Il fait maintenant  partie des sports sélectionnés pour les Jeux Olympiques. Les premières épreuves de skateboard auront lieux aux prochains Jeux de Tokyo. Les formes de skates varient tout comment les personnes le pratiquant. D’une population majoritairement jeune et masculine, elle se diversifie en suscitant l’intérêt des trentenaires / quarantenaires et des femmes. D’activité sportive fun, le skate devient également un moyen de se déplacer en ville. Les skateboards électriques commercialisés ces dernières années confirment cette tendance.

70 ans après son apparition

Le skateboard est plus présent et varié que jamais!

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